Les Mouvements Anormaux

 

Le mouvement est contrôlé dans le cerveau par le système des ganglions de la base, un réseau de noyaux profonds. Les pathologies qui affectent ce circuit peuvent être de nature dégénérative comme la maladie de Parkinson ou les maladies apparentées (paralysie supranucléaire progressive, atrophie multisystématisée), ou fonctionnelle comme dans la dystonie ou certains tremblements

La recherche sur les mouvements anormaux au CIC neurosciences s’articule selon deux grands axes :  

  

Mieux comprendre le circuit des ganglions de la base et les pathologies du mouvement. 

Ces études permettent de progresser sur la compréhension des mécanismes cérébraux impliqués dans le contrôle du mouvement et les pathologies responsables de mouvements anormaux. Les études impliquent des malades atteints de pathologies du mouvement ou des volontaires sains. L’approche est multimodale, comprenant la caractérisation fine des symptômes, l’exploration par des méthodes de neurophysiologie (enregistrements de la marche, des mouvements oculaires, du sommeil), la recherche de facteurs génétiques causaux (études de cas familiaux) ou de facteurs de risque génétiques (études de cohortes*), des biomarqueurs dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien, et des marqueurs d’imagerie cérébrale (Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) ou imagerie nucléaire). Ces études se font grâce aux plateformes de l’Institut du Cerveau et en collaboration avec le réseau national de recherche clinique sur la maladie de Parkinson (NS-PARK/F-CRIN). 

Ces études sont très importantes pour mieux connaitre la physiopathologie de ces maladies, mais aussi pour développer de nouveaux outils pour améliorer le diagnostic, le pronostic ou le suivi des patients, et permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. 

NB : *Une cohorte est un type d’étude mettant en jeu le suivi individuel d’un ensemble de personnes dans le temps, afin d’identifier la survenue d’évènements de santé d’intérêt et des facteurs de risque ou de protection s’y rapportant 

 

Des études thérapeutiques innovantes 

L’objectif de ces essais thérapeutiques est double. Il faut soulager les symptômes mais aussi ralentir la progression de la maladie en agissant sur le processus neurodégénératif en cause. 

Pour les symptômes, les études visent à moduler le système des ganglions de la base soit avec une approche pharmacologique (médicaments agissant sur les neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline, sérotonine)), soit en modulant directement certains noyaux profonds par des approches de neurochirurgie fonctionnelle (stimulation cérébrale profonde, ultrasons focalisés). 

Pour ralentir la progression de la maladie, l’objectif est de cibler le ou les mécanismes par des traitement neuroprotecteurs. Par exemple, la maladie de Parkinson est caractérisée par l’agrégation d’une protéine anormale, la synucléine, dans les neurones de la dopamine. Les essais thérapeutiques visent à éliminer cette protéine anormale par des anticorps (immunothérapie), diminuer son agrégation (médicaments anti-agrégants) ou diminuer son expression (administration d’ARN antisens). Des mécanismes non spécifiques sont également investigués (dépôts de fer, neuroinflammation, voies de l’insuline, tyrosine kinases). Enfin, des études de précision cherchent à cibler des sous-populations homogènes de patients porteurs de mutations de gènes spécifiques, par exemple dans la maladie de Parkinson les patients porteurs de mutations dans les gènes LRRK2 ou GBA. 

L’objectif de ces études est de développer une médecine personnalisée en proposant le bon traitement au bon patient.